COUPE DE L'AMERICA

VOILE - COUPE DE L'AMERICA

La tombée des jupes a captivé les architectes des différents syndicats. Les douze défis engagés, dont les tenants du titre et Suisse d'Alinghi, ont dévoilé leurs quilles et leurs coques hier à Valence. Bilan

Le strip tease est consommé.

Jusqu'à hier, le règlement de la Coupe de l'America permettait aux syndicats de cacher les dessous des voiliers. Le but? Offrir l'opportunité aux équipes de développer bulbes, carènes ou appendices secrètement.

Désormais, les bateaux ont eu l'obligation de «tomber les jupes». Les douze Défis participant à la Coupe de l'America ont donc dénudé leurs beaux bébés. Ce lever de rideau sur les quilles et les coques n'a pas dévoilé de révolution. Les bulbes des voiliers de Team New Zealand ont attisé la curiosité - puisque décorés aux couleurs de Buzzy Bee, un jouet de bois célèbre en Nouvelle-Zélande. Et le bateau sud-africain du Team Shosholoza a également capté les regards, modifié à l'extrême par rapport à la version originale. «Pour les équipes de conception, ce moment, c'est un peu comme passer un examen tout en étant autorisé à regarder la copie de son voisin, image Ian Burns, l'architecte d'Oracle. Après des mois passés sous le sceau du secret, tout est enfin mis au grand jour, analysé et scruté à la loupe.»

«Configurations différentes»
La similarité entre les différents Class America a frappé certains. «Les bateaux sont tous très similaires», lâche Philippe Pallu de la Barrière, architecte de China Team. «Cela devrait réserver des courses très serrées», lance Ian Burns. D'autres préfèrent souligner la diversité. «En se promenant dans les bases, il est surprenant de voir autant de configurations différentes au sein des équipes, essentiellement parce nous pensions avoir fait du bon boulot avec la jauge, lâche ainsi Rolf Vrolijk, architecte d'Alinghi. Nous pensions que les bateaux seraient tous identiques. Mais ce n'est pas le cas: nous voyons que chaque groupe architectural et chaque équipe a pris des directions différentes et c'est ça qui est intéressant!» Les régates en flotte, dès demain, offriront des enseignements plus précis.

Alinghi avec SUI91 pour l'Act 13
En attendant, le Défi suisse Alinghi a donc exhibé SUI91 et SUI100. Devant ses deux nouveaux bijoux trônaient l'aiguière d'argent et la Coupe Louis Vuitton, que les onze autres syndicats s'arracheront dès le 16 avril. «Nous sommes fiers de dévoiler nos deux nouveaux voiliers, ils représentent le produit de trois ans de recherche, de développement et de tests», lâche le coordinateur du design d'Alinghi Grant Simmer tandis que Rolf Vrolijk avoue son «impatience de voir comment le SUI91 se comportera face aux challengers» lors du Louis Vuitton Act 13.


AU PROGRAMME

Demain jusqu'au 7 avril
Louis Vuitton Act 13
Régates en flotte de demain à vendredi (samedi jour de réserve).
Tous les syndicats participent.
La seule occasion, en 2007, de voir les 12 équipes de la 32e Coupe de l'America réunies sur un même parcours

Adresse internet Coupe de l'America: http://www.americascup.com/fr/

VOILE - LOUIS VUITTON ACTE 13 Le Défi suisse remporte les régates numéro 2 et 3 et prend la tête du classement provisoire. Vitesse, manoeuvres et coup de pouce d'Eole permettent au syndicat helvétique de faire coup double et d'épater la galerie

La vitesse d'abord. Les manoeuvres ensuite - et ce malgré une deuxième partie de course imparfaite et marquée par les caprices du vent. Alinghi a étalé ses atouts hier. «Nous avons choisi les bonnes positions, sourit le régleur Simon Daubney, et nous avons toujours pu prendre la direction vers laquelle nous voulions aller!» Le Défi suisse a prouvé que l'Acte 13 comptait pour lui. Qu'il n'était pas là pour y faire de la figuration. C'est normal, soit, puisqu'il symbolise la dernière occasion pour le syndicat helvétique de se mesurer aux autres avant la Coupe de l'America.

Déjà bien aiguisés
Jusqu'à présent, il y fait davantage que bonne figure. «Parmi les gros calibres, Alinghi m'a particulièrement impressionné.» Le compliment émanait du CEO d'Areva Stéphane Kandler... avant les deux victoires d'hier! Il est vrai que, lors de la première régate de mardi, le Défi d'Ernesto Bertarelli avait déjà impressionné son monde grâce à une exceptionnelle remontée. «Nous n'avons jamais été vraiment côte à côte, donc il est difficile pour moi de porter un véritable jugement, lance Matt Cornwell, navigant du Défi français. Mais cela signifie déjà beaucoup de constater qu'ils sont bien aiguisés alors même qu'ils n'ont pas encore utilisé tous les moyens qu'ils ont à disposition!»

Hier, de plus, les Suisses ont bénéficié d'un sérieux coup de pouce d'Eole afin d'enlever la seconde régate au nez et à la barbe d'Oracle. «À moins de 200 mètres de l'arrivée, le vent a diminué avant de tomber complètement, explique Julien Cressant, du Défi américain. Avant cela, nous étions devant! Le résultat final ne reflète pas nos efforts.» En revanche, le classement provisoire met en lumière la force d'Alinghi.